Père Georges REMY

Prêtre missionaire (Père Blanc)

Oncle des auteurs du site

 

Jalons de la vie du Père Georges REMY

Nat.: Fr.
Diocèse d'origine
Nancy

NAISSANCE
Neufchâteau
07/10/1916

Année Spirituelle
Maison-Carrée
02-10-1937

Serment
Thibar
25/06/1946

Prêtrise
Thibar
02/02/1947

Date

Fonction

Lieux

Pays
Enfance études

07/10/1916

Naissance à Neufchâteau

Diocèse de Nancy

France

1935-1937

Philosophie

Kerlois

 

1940-1947

Théologie

 

 

25/06/1946

Serment

Thibar

Tunisie

02/02/1947

Prêtrise

Thibar

Tunisie

Juin 1947

Nommé en France

St Laurent d'Olt

France

Juin 1948

Etudes de théologie

Rome

Italie

1950

Docteur en théologie

Rome

 

Mission en Haute Volta

18/09/1950

Professeur de théologie et morale

Grand séminaire de Koumi

Haute-Volta

15/09/1953

Professeur

Pabré

 

02/02/1954

Apprentissage du mooré

Saaba

 

06/10/1954

Vicaire

Kologh Naaba

 

Au Maghreb

18/04/1955

Retour en famille

 

France

Juin 1955

Nommé professeur

Thibar

Tunisie

Sept 1957

 

Carthage

 

Professeur en France

1963

Professeur

Vals

France

Retour au Maghreb

Juil 1965

Vice-provincial

Tunis

Tunisie

1967

Grands exercices

Villa Cavalletti

Italie

1968-1972

Regional

Tunis

Tunisie

1972

Nommé à Région Algérie-Sud

 

Algérie

01/07/1972

Econome diocèsain

Laghouat

Algérie

Retour définitif en France

Mars 1993

Nommé en France

Mours

France

2000

Accueil

Mours

France

2003

Nommé en maison de retraite

Bry-sur-Marne

France

22/01/2005

Retour au Seigneur (88)

Bry-sur-Marne

France

Page réalisée en miroir du site : http://www.africamission-mafr.org/remygeorges.htm (cette page ne semble plus en ligne)

Ci-dessous la notice biographique reprise sur le site :

http://www.africamission-mafr.org/noticesavril05.htm#4

1916  2005

Georges naquit le 7 octobre 1916 à Neufchâteau, - département des Vosges et diocèse de Saint-Dié -, dans un milieu familial cultivé et de vie chrétienne intense; son père, médecin pédiatre, enseignait l'obstétrique dans une école de sages-femmes (en fait, c'est son grand-père lui aussi médecin, qui était Professeur d'Obstétrique); sa maman fut responsable nationale du mouvement des mères chrétiennes et Georges aimait citer son mot : 'Ce qui compte, ce n'est pas de dire des prières, mais la vie intérieure'. La famille, originaire de Metz (la branche de sa mère GREFF  était originaire de Metz et Meisenthal, mais celle de son père est originaire de Schirmeck), s'était installée à Pont-à-Mousson, puis à Nancy, lorsque la Moselle passa sous domination allemande. Après le décès du premier enfant de la famille, Georges devint l'aîné de quatre garçons. Il fit ses études à l'école Saint-Sigisbert de Nancy et au collège de la Malgrange, à Jarville.
Après Kerlois, en 1935, et Maison-Carrée, il partit pour Carthage. Mobilisé en Tunisie, comme beaucoup de scolastiques, il fut grièvement blessé à la poitrine et à l'épaule (poumon perforé), laissé pour mort, lors de son premier combat (blessé en 1944 à l'assaut de la ville de Royan, sergent dans les troupes coloniales). Il survécut et cela le confirma en sa vocation. De retour à Thibar, il fut ordonné prêtre, le 2 février 1947.

On appréciait chez lui un bel ensemble d'aptitudes naturelles et surnaturelles, ordre, méthode, sérieux, une intelligence au-dessus de la moyenne, un excellent caractère, une très bonne culture générale ; on le jugeait surnaturel et dévoué : des qualités que la guerre avait encore mûries. Tout juste laisse-t-on entendre qu'il semblait parfois un peu autoritaire et froid, de 'caractère lorrain', disait-on ; mais, d'un rayonnement discret, pince-sans-rire, il savait aussi mettre de la gaieté dans les groupes et exerçait une excellente influence. Cette panoplie de qualités ne l'empêchait pas d'être modeste et très réservé ; elle laissait surtout présager que, sujet de choix, il serait un missionnaire de grandes ressources.
Nommé d'abord au petit séminaire de Saint-Laurent-d'Olt, il fut envoyé à Rome l'année suivante pour des études de théologie, car on le voyait bien formant des jeunes, surtout après quelques années de brousse. Nanti du titre de docteur en 1950, il enseigna d'abord à Koumi durant trois ans, tout en assurant l'économat ; bon professeur, son austérité de vie effrayait quelque peu les séminaristes, qui ne le connaissaient pas encore.

Après un court passage par Pabré, 'pour boucher les trous', en 1954, heureux d'être bientôt 'missionnaire missionnant', il alla étudier la langue à Saaba, non sans quelque appréhension, car, 'j'espère, disait-il, que bien qu'ayant passé de deux ans l'âge fatidique de 35 ans, ma vieille tête pourra cependant apprendre le 'mooré'. S'y étant mis avec goût, il espérait prendre vite une part plus active au ministère : vicaire à Kologh Naaba durant quelques mois, ses lettres disent sa joie de cette expérience paroissiale, au vu notamment des nombreux baptêmes d'adultes.
Mais la joie fut de courte durée. Après un séjour en famille en avril 1955, il fut de nouveau nommé professeur de morale spéciale et de missiologie à Thibar, cette fois, puis à Carthage et à Vals près Le Puy, lors du transfert du scolasticat dans cette ville. Seul bémol parfois mentionné, durant ces années d'enseignement, une relative timidité engendrant un peu de raideur, un manque de chaleur, dû à sa réserve naturelle : 'modèle vivant pour les scolastiques, règle incarnée', note-t-on. Mais si certains élèves étaient un peu intimidés, il était fort apprécié de ses dirigés.
Après dix ans de cet enseignement, en juin 1965, changement de cap : il revient au Maghreb, à Tunis, comme vice-régional. Durant son professorat à Thibar, on l'avait chargé d'organiser les cours d'arabe ; à Vals, on notait son intérêt pour l'islam ; la nomination s'expliquait donc parfaitement. Suivit une épreuve sérieuse de santé : déjà atteint de tuberculose dans le passé, une rechute lui valut un séjour de deux ans au sanatorium de Thorenc, une station que l'on atteint par une petite route en lacets, au nord des Alpes Maritimes, dans le massif de Bleine, et où les prêtres et séminaristes dans sa situation allaient refaire leur santé, sous un climat favorable.
Dûment rétabli, après avoir fait les grands exercices à la Villa Cavaletti, en 68, il fut nommé Régional à Tunis et exerça cette charge de 1968 à 1972. La fonction ne lui fit pas perdre son humour parfois caustique : comme la province de France lui ôtait un Père de qualité, il explique sa situation critique : 'Puisque vous l'avez pompé avec votre aspirateur géant, il pourra à son arrivée, vous donner des détails supplémentaires' ; plus tard, il se plaindra que 'les jeunes viennent au compte-gouttes et les vieux partent robinet ouvert'... Son terme achevé, il fut question d'un retour en Haute-Volta : Ouagadougou et Ouahigouya étaient preneurs et ce n'étaient pas les possibilités d'emploi qui manquaient. Mais cela ne se fit pas. Georges fut nommé à la Région Algérie-Sud, économe du diocèse de Laghouat : depuis Alger, puis à Ghardaïa, il exerça cette charge durant 21 ans, jusqu'à son retour en France en mars 1993.

N'ayant pu acquérir l'important bagage linguistique et culturel des confrères nommés en terre d'islam, il avait appris petit à petit un peu d'arabe dialectal fut un excellent économe diocésain : net, précis, voire méticuleux, comme en tout ce qu'il faisait. Sous ses dehors un peu froids de Lorrain, il restait l'homme passionné et sensible, disponible et dévoué, qu'il avait été jusque-là. En même temps, il menait une vie spirituelle et apostolique profonde, dans un grand esprit de pauvreté, frisant même l'austérité. Obligé de revenir en Province, l'âge venant, il assura l'accueil à Mours durant sept ans, avant d'aller prendre un repos bien mérité à Bry-sur-Marne, où il est décédé le 22 janvier 2005.
À Mours, on ne l'avait pas lâché sans regrets, car il rendait beaucoup de services avec gentillesse et prévenance ; à Bry, il continua d'assurer l'accueil pendant des heures, qu'il meublait de lectures, s'occupa de la sacristie, aidant à l'occasion à l'économat. Atteint d'un cancer de la thyroïde, il ne se faisait guère d'illusion sur l'issue de cette maladie.

Il est parti vers le Seigneur en toute lucidité, édifiant la communauté par sa foi et son espérance, méditant la prière du grand Saharien, le Père de Foucauld : 'Mon Père, je m'abandonne à vous'. Il avait vécu dans la discrétion le programme que décrit le chant d'entrée de sa messe d'obsèques : 'Va sans bagages, pauvre de tout argent, va sur les routes avec un cœur chantant. Je veux faire de toi un messager de paix. Je veux faire de toi un témoin de l'amour. Va, sois sans crainte, car je t'ai appelé. Va dire aux hommes: Jésus Christ est vivant!' Telle fut la vie de Georges, dans des emplois divers, qui tous requéraient don de soi et compétence. La célébration d'À-Dieu se termina par le Santa Maria, que tant de Pères Blancs et Sœurs Blanches ont chanté depuis les débuts de la Société : Sainte Marie..., que tous ceux et celles qui font appel à toi puissent se réjouir d'avoir été entendus par toi.

Armand Duval

(Note : les mentions entre parenthèses et en italique sont des ajouts et corrections)

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